Dernier jour à Podgorica, réveil matinal pour Adèle et moi, nous avions prévu d’aller travailler dans un café tôt le matin. Nous sommes rejointes par les garçons vers midi et nous profitons de ce moment pour faire le point sur nos tâches respectives. On cherche à partager le maximum ce que nous vivons pendant ce tour du monde et pour ça, il faut qu’on discute ensemble de quels sont les meilleurs outils et moyens pour le faire. On en profite aussi pour faire le bilan de ces quelques jours au Monténégro : frustrés de ne pas avoir pu rencontrer plus d’acteurs, nous sommes néanmoins contents d’avoir pu prendre du recul sur nos quinze premiers jours d’expérience et très heureux d’avoir fait la connaissance de quelques personnes qui auront marqué notre passage à Podgorica. Morale de la semaine : le Monténégro, à refaire, mais en hiver !
Être un pique-nique oublié dans un frigo
Après avoir bien travaillé et pris le temps d’acheter soigneusement un pique-nique pour le bus de nuit qui nous attend (je partage ce détail car il vous sera utile pour la suite de l’histoire), nous rentrons chez Admir pour lui dire au revoir et merci pour ces quelques jours passés en sa compagnie ! Encore une rencontre très chaleureuse dont nous nous rappellerons certainement pendant longtemps. Nous prenons la route de la station de bus tout fiers de notre préparation dans le calme et la sérénité, quand soudain nous réalisons que notre pique-nique préparé avec attention est resté soigneusement dans le frigo d’Admir. Ce sera donc chips et bretzel achetés dans la petite échoppe de la station de bus pour nous sustenter lors de ce trajet de nuit. Remis de notre déception, nous prenons place dans le bus qui va nous conduire jusqu’à Pristina, la capitale du Kosovo.
Être une femme dans un bus de nuit
Lors de ce trajet de bus, nous avons été confrontées avec Adèle à une situation pas des plus agréables : le regard très insistant et déplacé de beaucoup d’hommes lors d’un arrêt de bus pour aller aux toilettes. Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous nous sentons vulnérables depuis notre départ et cet inconfort nous a rappelé qu’être une femme dans InterFaith Tour c’est aussi tout un programme. Parfois, on se retrouve confrontées à des situations qu’on aurait préféré éviter, mais nous prenons toujours le temps d’en parler à quatre et je sais que Vincent et Abderrahim n’hésiteraient pas à remettre certains hommes à leur place. Et finalement pour moi c’est ça le cœur de cette aventure, être capables de défendre les intérêts et surtout les identités des uns et des autres pour faire corps devant toutes les formes de discrimination.
Floraine