En Afrique du Sud, plus de 80% des habitants sont chrétiens et en grande majorité protestants. Une grande partie d’entre eux appartiennent aux Eglises indépendantes africaines, qui comptent environ 10 millions de fidèles. Ces dernières ont été fondées en rupture avec les Eglises missionnaires. Les évangélistes par exemple, majoritairement pentecôtistes, connaissent une forte progression parmi les jeunes générations. Leurs adeptes proviennent souvent des Eglises instituées dont le clergé trop sécularisé ne répond plus à leurs aspirations de salut. Cette expansion des nouvelles églises n’empêche cependant pas les minorités bahaïes, musulmanes, hindoues d’exercer leur culte en toute liberté dans le pays. Les sans-religions atteignent par ailleurs 15% de la population en Afrique du Sud.
L’Afrique du Sud est un pays sujet à de grands défis de reconstruction. En effet, l’apartheid qui a divisé le pays a pris fin il y a une vingtaine d’années, en 1994, avec l’élection de Nelson Mandela, premier président noir de toute l’histoire de l’Afrique du Sud. La colonisation néerlandaise du XVIIème siècle a été à l’origine d’un peuplement blanc vivant sur la côte du pays. L’apartheid a été a mis en place législativement en 1948. C’est à cette date que la pratique de ségrégation raciale, ayant cours dans tout le pays depuis les premières années de colonisation, est devenue une politique institutionnelle.
Depuis la fin de l’apartheid de nombreuses organisations ont été créées pour éduquer les jeunes à la justice et à l’égalité entre les êtres humains. Par leurs programmes d’éducation, elles oeuvrent pour la réconciliation de la population et pour la création d’une identité nationale commune. Nous avons rencontré l’organisation “The Institute for Justice and Reconciliation” qui se donne pour mission de façonner les approches nationales de la justice et de la réconciliation dans le pays. Ainsi par ses différents programmes, elle cherche à construire une société inclusive et à inculquer aux jeunes la notion de démocratie.
Une autre initiative originale et actuelle nous a particulièrement touchés, nous avons eu l’occasion de nous rendre dans leurs bureaux au Cap et à Johannesburg : “South African Faith Communities’ Environment Institute”. Des personnes d’horizons et de religions différentes se regroupent autour de leur engagement commun pour l’environnement. Les objectifs de l’organisation sont de sensibiliser aux problèmes environnementaux, de s’engager dans la formulation d’orientations politiques et éthiques au sein des communautés religieuses et d’initier des actions pour lutter contre les injustices environnementales et socio-économiques. Des audits des lieux religieux sont organisés pour réduire leur impact environnemental, comme par exemple dans des moquées où l’eau des ablutions est réutilisée pour le jardinage.