(English below) Teopista nous a donné rendez-vous dans son église Born Again (courant évangélique) près du quartier de Lubya. Son engagement prend toute la place dans sa vie, elle est passionnée ! Elle est engagée au sein de UYIN, Uganda Youth InterFaith Network.
Son portrait
Teopista a 36 ans et fait partie de la communauté « born again » un courant évangélique présent en Ouganda. Teopista est une personne engagée pour sa communauté, d’ailleurs elle souhaite faire un master en « transformation de communautés ». Elle est engagée au sein de Uganda Youth Interfaith Network, UYIN afin de porter la voix des jeunes auprès des institutions religieuses mais pas seulement !
Teopista a une vision qu’on pourrait presque qualifier de pessimiste de l’Ouganda : patriarcat, violences à l’égard des jeunes, préjugés, difficultés économiques et sociales, difficile accueil des réfugié·es. Pourtant, c’est une femme extrêmement optimiste qui pense justement que bien comprendre la réalité de sa communauté c’est aussi pouvoir trouver les solutions les plus adéquates. Difficultés quant à l’accueil des réfugié·es ? Teopista propose de faire des campagnes de sensibilisation pour devenir une société accueillante et consciente. Patriarcat ? Teopista propose de créer un groupe de femmes qui portent leur voix et leur permet de prendre plus de place dans les instances dirigeantes des institutions religieuses.
D’après nos normes sociales, notre système de croyances ici, nous pensons qu’une femme doit juste être dans la cuisine, faire la cuisine et tout ça. Ça change avec le temps, mais pas assez vite. Il y a une sorte de système patriarcal qui marginalise les femmes. C’est pourquoi, quand une jeune femme émerge, nous l’encourageons.
Une fois que les enjeux sont identifiés, Teopista conseille d’aller chercher du soutien et de l’aide partout, dans toutes les strates de la société, du gouvernement aux institutions religieuses. Ce n’est que par le travail en coalition qu’on arrivera à des solutions collectives !
Son organisation
Uganda Youth InterFaith Network est une organisation de jeunes de différentes convictions rattachée au conseil interreligieux d’Ouganda. Sa mission est de donner plus de pouvoir aux jeunes afin qu’ils et elles s’engagent dans la gouvernance du pays. Les membres ont identifié l’insertion économique comme l’enjeu principal pour les jeunes en Ouganda, ainsi beaucoup de leurs activités sont tournées autour de cette thématique. L’organisation a créé plusieurs modules de formation destinées aux jeunes leur permettant de trouver rapidement du travail. Les thèmes des formations vont de l’informatique à l’élevage animalier ou de l’artisanat à l’administration. Les formations ont bénéficié à des centaines de jeunes et ont toutes un volet interreligieux. Les membres de l’organisation utilisent la marque interreligieuse pour être reçu·es par le gouvernement. Ils et elles ont même pu rencontrer le président de l’Ouganda pour l’interpeller sur la situation économique inquiétante des jeunes. Les membres du groupe sont continuellement en lien et sont très soudé·es.
Ses conseils
Pour Teopista, l’interreligieux, cela veut dire trouver, par tous les moyens, ce qui nous rassemble pour pouvoir échanger sereinement sur ce qui nous différencie. Par exemple, manger ensemble est pour elle un outil interreligieux important ! Il s’agit de reconnaître la diversité des convictions religieuses présentes en Ouganda et ne pas se concentrer uniquement sur les religions principales. Teopista nous a partagé que la société en Ouganda a encore des difficultés à parler de son passé, pour elle, la construction de la paix devra passer par une discussion vraie et sincère autour de la même table. Enfin, nous avons beaucoup échangé avec Teopista sur les méthodes pour attirer des jeunes qui ne se seraient pas naturellement engagé·es dans l’interreligieux. Elle nous disait que les jeunes qui acceptaient de venir visiter des lieux de culte différents des leurs n’étaient pas leur cible principale, qu’il fallait aller chercher les jeunes éloignés de la thématique. Sa technique ? Faire des événements qui n’ont rien à voir avec l’interreligieux, notamment sur l’insertion économique qui touche tous les jeunes !
Teopista gave us an appointment in her church Born Again (evangelical current) near the district of Lubya. Her commitment takes all the place in her life, she is passionate! She is involved in UYIN, Uganda Youth InterFaith Network.
Her portrait
Teopista is 36 years old and belongs to the “born again” community, an evangelical movement present in Uganda. Teopista is a person committed to her community, and she wants to do a master’s degree in “community transformation”. She is involved in Uganda Youth Interfaith Network, UYIN, to bring the voice of youth to religious institutions but not only!
Teopista has a vision of Uganda that could almost be described as pessimistic: patriarchy, violence against young people, prejudice, economic and social difficulties, difficult reception of refugees. However, she is an extremely optimistic woman who believes that understanding the reality of her community means being able to find the most appropriate solutions. Difficulties with the reception of refugees? Teopista proposes to make awareness campaigns to become a welcoming and conscious society. Patriarchy? Teopista proposes to create a group of women who carry their voice and allow them to take more place in the governing bodies of religious institutions.
According to our social norms, our belief system here, we think that a woman should just be in the kitchen, cooking and all that. It’s changing over time, but not fast enough. There’s a kind of patriarchal system that marginalizes women. That’s why, when a young woman emerges, we encourage her.
Once the issues are identified, Teopista advises to seek support and help from all levels of society, from government to religious institutions. Only by working in coalition will we arrive at collective solutions!
Her organization
Uganda Youth InterFaith Network is an organization of youth of different faiths attached to the Uganda Interfaith Council. Its mission is to empower youth to engage in the governance of the country. Members have identified economic inclusion as the main issue for youth in Uganda, so many of their activities are focused on this theme. The organization has created several training modules for youth to enable them to quickly find work. The topics of the trainings range from computer skills to animal husbandry or from handicrafts to administration. The trainings have benefited hundreds of young people and all have an interreligious component. Members of the organization use the interfaith brand to be received by the government. They have even been able to meet with the President of Uganda to challenge him on the troubling economic situation of youth. The members of the group are continually connected and are very close-knit.
Her advice
For Teopista, interreligious means finding, by all means, what brings us together in order to be able to exchange serenely on what differentiates us. For example, eating together is for her an important interreligious tool! It is about recognizing the diversity of religious beliefs present in Uganda and not focusing only on the main religions. Teopista shared with us that the society in Uganda still has difficulties to talk about its past, for her, the construction of peace will have to pass by a true and sincere discussion around the same table. Finally, we talked a lot with Teopista about the methods to attract young people who would not naturally be involved in interreligious activities. She told us that the young people who were willing to come and visit places of worship different from their own were not their main target, that it was necessary to go and look for young people who were far from the theme. Her technique? To do events that have nothing to do with interreligious, especially on economic integration which affects all young people!