Aujourd’hui, départ pour Byblos ! Ça va nous faire du bien, un peu de calme. Beyrouth est tellement bruyante, bouillonnante, qu’elle me vide de mon énergie, et je suis bien contente de pouvoir aller me ressourcer près de la mer. Nous faisons appel à Ali, un chauffeur de taxi rencontré 2 jours plus tôt, pour nous emmener : musique à fond et vitres ouvertes, on profite de la route qui longe la côte.
On arrive à 9h chez le mufti de Byblos et sa femme, qui nous accueillent avec un petit-déjeuner traditionnel délicieux : des galettes au thym, du labneh (un genre de yaourt très riche), des tomates, du kunafe (un dessert au fromage), des olives, du thé turc. Miam ! On enchaîne avec une interview du mufti et une autre de Mohammed, un juge engagé dans les affaires islamo-chrétiennes. Ensuite on est nous même interviewés par une chaîne de TV chrétienne qui passe dans tout le Moyen-Orient, et qui veut en savoir plus sur InterFaith Tour. Le caméraman nous retrouve dans le jardin du mufti, avec un micro posé sur une table en plastique : c’est beaucoup plus détendu qu’une interview du même type en France.
C’est l’heure du déjeuner, et Mohammed apprend qu’aujourd’hui c’est mon anniversaire. Malgré mes protestations, il envoie le fils du mufti acheter un gros gâteau et des bougies, il range tout le salon pour me prendre en photo devant, et tout le monde chante “joyeux anniversaire” en 3 langues… L’intention est vraiment adorable, même si comme à mon habitude dans cette situation je suis très mal à l’aise !
On fait un tour du jardin, on cueille des avocats et on goute des grenades fraîches. Ensuite, Ahmad (le fils du mufti) nous emmène faire un tour de la vieille ville : on monte même dans le minaret de la mosquée pour voir la vue. Puis on va au bord de l’eau, et je peux enfin mettre mes pieds dans la mer et écouter les vagues. J’ai vraiment besoin de ce moment seule, dans le calme, pour me recentrer, et les autres vont m’attendre un peu plus loin : ça me fait un bien fou. On commence à bien se connaître, et à savoir quand on doit se laisser mutuellement un peu d’espace. Avec le rythme qu’on a, je me rends compte que j’ai vraiment besoin parfois d’instants de calme, au contact de la nature, pour prendre du recul. En regardant la mer, j’ai réalisé que j’avais de la chance de fêter mes 26 ans au Liban, j’ai réfléchi à l’endroit où j’étais quand j’ai fêté mes 25, et à celui où je serai quand je fêterai mes 27.
Retour sur Beyrouth après cette belle journée, encore avec Ali et encore en musique ! On a prévu de se faire un super restaurant tous les 4 pour marquer le coup : on va manger les meilleurs sushis du coin. Oui, je sais, c’est pas très libanais les sushis, mais j’adore ça et le poisson me manque !
Adèle