Le Burkina Faso est un Etat laïque où la liberté religieuse est un droit reconnu dans la constitution. Les religions vivent en harmonie dans ce pays où il existe une grande diversité religieuse. L’islam est majoritaire, les musulmans représentent 62% des croyants. Le pays demeure cependant celui le moins islamisé de la zone sahélienne, où ses pays frontaliers comptent plus de 80% de musulmans (par exemple le Mali). Ils coexistent avec les chrétiens, catholiques et protestants, et avec les adeptes des religions traditionnelles.
Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, les croyants sont fervents et les athées et agnostiques très peu présents. Les croyances ancestrales imprègnent la région. Dans les grandes villes, les rites locaux se mêlent à l’islam et au christianisme, religions dominantes. En zone rurale cependant, on pratique presque exclusivement l’animisme. Ce mariage entre rites traditionnels et religion rend difficile l’établissement de statistiques précises sur le nombre de croyants par confession et peut apparaître comme un syncrétisme religieux.
La parenté à plaisanterie est une pratique légendaire au Burkina Faso. Par le biais d’alliances entre ethnies ou clans, les individus se moquent les uns des autres dans le but de calmer les tensions au sein des communautés. Cette tradition engendre un grand nombre de bienfaits, que sont par exemple : la purification, le civisme, la catharsis, l’entraide ou encore la solidarité. Elle constitue le ciment social de la société. Cette pratique est dynamique et en perpétuelle transformation par rapport aux situations contemporaines.
La rencontre la plus riche de notre séjour est celle avec l’Union Fraternelle des Croyants. Cette association interconfessionnelle est située à Dori, à la frontière avec le Mali. Elle est née de la famine de 1969, sous l’impulsion du père Lucien Bidaud. Depuis cette date elle est l’exemple de dialogue interreligieux dans le pays. Grâce à sa longévité, elle est un instrument du développement et de prévention des conflits basés sur l’intolérance. Lors de notre visite, nous avons pu discuter avec l’évêque de la région, ainsi qu’avec l’imam. Ils nous ont tous deux témoigné de leurs efforts communs pour renforcer la cohésion sociale du pays grâce à la connaissance mutuelle.