Il fait mal ce réveil à 6h30 ce matin ! Nous retrouvons Noureini à 7h30 pour aller à Cotonou. Nous allons passer la journée à un colloque qui commémore les 30 ans de la conférence des forces vives de la nation. Cet événement a été déterminant dans la construction du Bénin. Après l’indépendance en 1960, le pays a connu une longue période de Maxisme avec Mathieu Kérékou. En 1989, différents acteurs de la société se réunissent pour demander l’organisation d’une grande conférence nationale. Le souhait est de réformer le gouvernement. C’est cette conférence des forces vives de la nation qui a mené à un changement de pouvoir et à la fin de cette période communiste.
30 plus tard, la conférence des évêques a décidé d’organiser ce colloque pour non seulement commémorer l’événement mais aussi réfléchir à la situation actuelle du pays. De nombreuses personnalités sont là notamment les leaders religieux. Nous nous retrouvons tout devant avec Noureini, nous ne pouvons pas vraiment faire profil bas !!
Différentes interventions se s’enchainnent pour rappeler la situation du pays en 1989, et faire le lien avec la situation actuelle. Je retiens la prise de parole d’une femme qui était présente à la conférence n 1989 et qui témoigne aujourd’hui. Elle parle de la représentation des femmes, de l’importance qu’il y a d’en faire un combat quotidien. Elle termine son témoignage en disant « les femmes sont parfois analphabètes mais je vous assure qu’elles ne sont pas bêtes ». Je suis si fière de voir cette femme prendre la parole et en même temps désolée de voir que trente ans plus tard, la salle est remplie très majoritairement d’hommes.
Après le repas, les interventions reprennent avec la situation économique du pays, des spécialistes prennent la parole avant que le public ne s’exprime. Une personne rappelle que la démocratie ne garantie pas forcément la prospérité économique et que c’est un écueil de se battre une fois pour la démocratie et une fois qu’elle est installée de ne pas continuer à militer pour son maintien tout en mettant tout en place pour assurer la prospérité. Je retiendrai surtout une intervention de quelqu’un dans le public qui rappelle la nécessité de réformer le modèle capitaliste qui fait perdurer un système de domination. Aujourd’hui les pays comme le Bénin doivent tout faire pour s’imposer et montrer leur potentiel au niveau international. Je suis bien d’accord avec ce monsieur !
Après le colloque, nous prenons la voiture pour rentrer à Porto Novo et nous nous endormons presque tous dans la voiture avec cette journée intellectuellement bien stimulante !
À demain,
Floraine