#HumansOfIFT #Brésil
🇫🇷 (👉 English bellow Quand nous avons demandé à Moema de se présenter, elle nous a répondu “Résumer 83 ans, ce n’est pas facile !” D’abord religieuse, puis autrice et militante féministe, engagée en faveur de l’environnement et l’éducation, Moema vit plusieurs vies en une. Pendant la dictature militaire, elle travaille dans des communautés oecuméniques et doit partir en exil : “L’exil, c’est comme n’importe quelle monnaie, il y a deux faces : c’était très difficile de laisser ma famille mais les 7 années en dehors de mon pays m’ont offert beaucoup de possibilités.”
En effet, c’est pendant la 1ère conférence des Nations Unies sur le statut des femmes au Mexique en 1975 que Moema réalise que la démocratie, le développement et la paix ne sont pas atteignables sans la participation des femmes. Elle y rencontre la militante feministe Domitila Barrios de Chungara dont elle écrit l’histoire, les terribles conditions de vie et le système oppressif des mines boliviennes dans “Se me deixam falar” (Laisse-moi parler). De retour au Brésil en 1980, elle fonde le Rede Mulher de Educação (Réseau d’éducation des femmes), une ONG devenue une référence latino-américaine en matière d’éducation et de qualification des femmes, ainsi que le réseau latino-américain et caribéen d’éducation populaire entre femmes (Repem).
Peu à peu, Moema remarque l’importance de l’environnement non seulement pour l’humanité, mais aussi et surtout pour les femmes. À partir de 1992, elle coordonne la rédaction de la Charte de la Terre et du traité de l’éducation à l’environnement, qui seront traduits dans plus de 50 langues dans plus de 100 pays, en connectant différents réseaux religieux et citoyens.
Depuis 5 ans, Moema approfondit également les problématiques des populations autochtones et est l’autrice du livre Abya Yala! Pour elle, tout est lié autour de la philosophie de vie “Buen vivir !” = être capable de bien vivre avec soi, les autres et la nature. Aujourd’hui, elle met en relation les communautés religieuses pour porter une action et un plaidoyer communs lors du 10e Forum mondial de l’Eau en 2022.
🇬🇧 When we asked Moema to introduce herself, she said, “Summing up 83 years is not easy!” First a nun, then an author and feminist activist, committed to the environment and education, Moema lives many lives in one.
During the military dictatorship, she worked in ecumenical communities around liberation theology and had to go into exile: “Exile is like any currency, there are two sides: it was very difficult to leave my family but the 7 years outside my country offered me many opportunities.”
Indeed, it was during the 1st United Nations Conference on the Status of Women in Mexico in 1975 that Moema realized that democracy, development and peace were not achievable without the participation of women. There she met the feminist activist Domitila Barrios de Chungara, whose story she wrote in “Se me deixam falar” (Let me speak), about the terrible living conditions and oppressive system of the Bolivian mines. The book became an instrument of communication and popular education, especially for women in rural areas. Returning to Brazil in 1980, she founded the Rede Mulher de Educação (Women’s Education Network), an NGO that has become a Latin American reference for women’s education and qualification. Moema is also one of the founders of the Latin American and Caribbean Network of Popular Education among Women (Repem).
Gradually, Moema noticed the importance of the environment not only for humanity, but also and especially for women. From 1992, she coordinated the drafting of the Earth Charter and the Environmental Education Treaty, which were translated into more than 50 languages in over 100 countries, connecting different religious and citizen networks.
For the past 5 years, Moema has also been working on indigenous issues and is the author of the book Abya Yala! For her, everything is linked to the philosophy of life “Buen vivir!” = to be able to live well with oneself, others and nature.
Today, Moema is particularly active on the theme of water and connects religious communities in order to carry a common action and advocacy at the 10th World Water Forum in 2022.