PortraitsSaison 5

Construire un espace de confiance à l’université – Izzy

Son parcours

(English below) Izzy est un activiste de l’interreligieux, un militant pour la paix. C’est aussi une personne qu’on est heureuse d’appeler notre ami ! Izzy est éducateur et designer et il s’engage dans l’interreligieux depuis des années, au sein de plusieurs initiatives. Il est fellow KAICIID (un centre interreligieux international à Vienne), fait partie du comité exécutif de ACWAY (A Common Word Among Youth), a mis en places des événements interreligieux à l’université et fait partie de l’équipe des facilitateurs et facilitatrices des camps de jeunes interreligieux (MSYIIP). Bref, Izzy est multi-engagé et passionné par l’interreligieux !

Pourquoi le choix de l’interreligieux ? Il est né dans une famille musulmane, et au sein de sa famille, comme beaucoup de familles musulmanes du Cap, la question palestinienne, le conflit israélo-palestinien sont des sujets très importants. Il a souhaité se faire son propre avis, mieux comprendre le conflit lui-même, donc après le lycée, il est entré à l’université et a étudié l’hébreu. Dans sa classe, il y avait des personnes de toutes religions et de toutes cultures : des personnes juives, chrétiennes, bahaï, palestiniennes, musulmanes… etc et les professeurs étaient israéliens. Tout au long de ses études, le groupe se retrouve avant et après le cours, et discute, ce sont alors les premières rencontres interreligieuses d’Izzy.

Son action

Si Izzy a de multiples engagements interreligieux, nous allons vous présenter ici son engagement spécifique à l’Université du Cap (UCT). Cette université est une des plus connues d’Afrique du Sud, elle rassemble près de 27 000 étudiant·es. Izzy était notamment représentant des élèves pour l’administration sur les questions interreligieuses et il a créé un groupe d’étudiant·es de différentes convictions. Izzy a tout d’abord agi au sein de UCT en faveur de l’inclusion des différentes convictions. Pour toutes les questions liées aux religions et aux convictions des étudiant·es, l’université demande conseils aux représentant·es de la communauté étudiante. Les sujets concernent la pratique religieuse sur le campus, le calendrier religieux ou même les espaces de rencontre. Au sein de l’université, un groupe d’étudiant·es, au départ de manière informelle puis de manière formelle, ont mis en place un groupe interconvictionnel qui devait à la fois organiser des événements mais également conseiller l’université concernant les questions religieuses. L’organisation étudiante met en place notamment des « world cafe », événement de dialogue qui ressemblent à des « speed dating » pour que tout le monde se rencontre en profondeur.

Sa vision

«Pour moi, s’engager dans le dialogue interreligieux, c’est essayer de mieux comprendre la personne : Qui est-elle ? Qu’est-ce qui fait son identité, comment fonctionne-t-elle ? Comment donne-t-elle du sens au monde ? Quelle est la place de sa religion dans sa vie ? »

Pour Izzy, une des questions qui l’habite est de découvrir comment créer un espace où toutes les questions peuvent être posées sans que cela ne soit violent. Selon lui, il faut trouver un équilibre entre l’importance de déconstruire nos préjugés et apprendre de l’autre, et ne pas faire peser le poids de ces préjugés sur la personne qui doit y répondre. Pour y arriver, ils nous a donné quelques conseils et bonnes pratiques :

  • Être formé·es à la communication non violente et prendre le temps du choix des mots
  • Créer un lien en amont avec la personne pour instaurer une relation de confiance avant d’entrer dans les questions difficiles
  • Avoir conscience du contexte dans lequel la rencontre s’inscrit et comprendre notre propre place dans ce contexte. Pour Izzy, avoir conscience de ce qu’il a appelé « sa positionnalité » est absolument essentiel pour créer un espace interconvictionnel cohérent.

Merci à Izzy pour tous les conseils et notre échange profond et sincère !


His trajectory

Izzy is an interfaith activist, a peace activist and someone we are happy to call our friend! He is an educator and designer, and has been involved in interfaith for many years in a number of initiatives. Izzy is a KAICIID Fellow (an international interfaith center in Vienna), is on the executive committee of ACWAY (A Common Word Among Youth), has implemented interfaith events at the university, and is part of the MSYIIP Youth Camp Facilitators Team. In short, Izzy is multi-engaged and passionate about interfaith!

Why the choice of interfaith? He was born into a Muslim family, and within his family, like many Muslim families in Cape Town, the Palestinian issue, the Israeli-Palestinian conflict are very important topics. He wanted to make up his own mind, to understand the conflict better himself, so after high school he went to university and studied Hebrew.

In his class, there were people of all religions and cultures: Jewish, Christian, Baha’i, Palestinian, Muslim… etc. people and the teachers were Israeli. Throughout her studies, the group would meet before and after class, and discuss, these were Izzy’s first interfaith meetings.

His action

While Izzy has multiple interfaith commitments, here we will introduce you to her specific commitment to the University of Cape Town (UCT). This university is one of the best known in South Africa, with nearly 27,000 students. Izzy was notably a student representative for the administration on interfaith issues and he created a group of students of different beliefs. Izzy first acted within UCT for the inclusion of different beliefs. For all issues related to students’ religions and beliefs, the university seeks advice from student community representatives. Topics include religious practice on campus, the religious calendar, or even meeting spaces. Within the university, a group of students, at first informally and then formally, set up an interfaith group that was to both organize events but also advise the university regarding religious issues. One of the things the student organization is doing is setting up “world cafe,” dialogue events that are like “speed dating” for everyone to meet in depth.

His vision

For me, engaging in interreligious dialogue means trying to better understand the person: Who are they ? What makes them who they are, how do they function ? How do they make sense of the world? What is the place of  religion in their life?

For Izzy, one of the questions on his mind is how to create a space where all questions can be asked without it being violent. According to him, we need to find a balance between the importance of deconstructing our prejudices and learning from the other, and not putting the weight of those prejudices on the person who has to answer them.To achieve this, he gave us some tips and best practices:

  • Be trained in non-violent communication and take the time to choose the right words
  • Create a link with the person beforehand in order to establish a relationship of trust before getting into difficult questions
  • Be aware of the context in which the meeting is taking place and understand our own place in this context. For Izzy, being aware of what he called “one’s positionality” is absolutely essential to creating a coherent interfaith space.

Thanks to Izzy for all the advice and our deep and sincere exchange!

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