Commission nationale de l’unité et de la réconciliation
La commission nationale de l’unité et de la réconciliation est créée par une loi votée par l’Assemblée Nationale en 1999. La commission est chargée de réinstaurer la paix, la sécurité, le respect des droits humains et le développement du Rwanda. Pour réaliser ces objectifs, la commission a mis en place un programme d’Éducation Civique, un programme de Résolutions des Conflits et un programme d’Appui aux initiatives communautaires dans le domaine de l’Unité et la Réconciliation. Cette commission est composée de leaders de toutes les strates de la société dont des responsables religieux. Chaque programme est donc travaillé sous le prisme de l’interreligieux.
- Le Programme d’Education Civique
Le programme d’Éducation Civique consiste à organiser des ateliers de sensibilisation à la culture de paix pour le grand public et pour les fonctionnaires dont les professeurs. Ce programme permet de construire un discours autour de l’identité rwandaise à créer.
- Le Programme de Résolution des Conflits
Le programme de Résolution des Conflits est le département de la commission qui a pensé le système de justice transitionnel avec la mise en place des Gacacas.
- Le Programme d’Appui aux initiatives communautaires dans le domaine de l’Unité et la Réconciliation.
Ce programme a coordonné la mise en place de chantiers de reconstruction de bâtiments et de maisons de personnes rescapées. Il a aussi permis le rapatriement de la diaspora rwandaise et leur réintégration à l’histoire rwandaise.
Umuseke
Umuseke est une organisation d’éducation à la paix. Son nom a de multiples significations : il veut dire l’horizon rose (futur heureux), la paille pour boire (car boire c’est partager) mais aussi le roseau (car il est souple mais ne casse pas). Depuis sa création et en dehors de la période Covid-19, l’association touche près de 5 000 élèves par an, qui ont entre 7 et 15 ans.
- Ateliers en milieu scolaire
Umuseke propose plusieurs types de jeux et d’outils pédagogiques pour que les élèves comprennent la diversité qui les entoure, sachent que la paix est le rôle de chacun·es. Nous devons tous et toutes déconstruire nos préjugés et stéréotypes. Umuseke travaille aussi sur l’éducation à l’accès aux droits : droits des enfants, droit à la religion, à la vie privée, à l’éducation digne. C’est dans le cadre de ces ateliers en milieu scolaire que Umuseke parle et sensibilise à l’interreligieux.
Rwanda Interfaith Council on Health, RICH
(Le conseil interreligieux du Rwanda sur la santé)
Créé en 2002, le conseil interreligieux du Rwanda sur la santé a été créé avec un seul objectif : engager les leaders religieux dans un programme de prévention du VIH. Beaucoup de préjugés existaient sur le SIDA et le VIH au Rwanda. De plus, le pays a connu une épidémie importante après que le viol et la transmission de maladies sexuellement transmissibles aient été utilisées comme crimes pendant le génocide. RICH organisait alors beaucoup d’ateliers de sensibilisation.
À partir de 2012, l’organisation travaille également sur la malaria, sur la santé des enfants entre 0 et 5 ans et sur les violences basées sur le genre. L’organisation réunit notamment les communautés musulmanes, protestantes, catholiques et anglicanes, et la présidence tourne entre chaque organisation religieuse. RICH a été sollicité pour conseiller le gouvernement sur la gestion de la pandémie du Covid-19.
L’Association du Scoutisme Rwandais
L’Association du Scoutisme Rwandais propose à 50 000 jeunes de différentes convictions religieuses de vivre la méthode et la pédagogie scoute. Non seulement les jeunes sont de religions différentes mais les animateurs et animatrices utilisent l’outil interreligieux dans la pédagogie proposée aux jeunes. Les programmes éducatifs et les méthodes pédagogiques sont construits sur les conseils des responsables de différentes religions pour que chaque jeune se sente à sa place dans le mouvement de jeunesse. Le scoutisme est un espace d’ouverture à l’autre qui porte le respect pour l’autre dans son ADN. L’interreligieux est donc une évidence pour les scouts.
- Visite de lieux de culte
Les groupes scouts organisent par exemple des visites de lieux de culte pour que les jeunes découvrent les religions de leurs camarades, mais également des événements de dialogue pour apprendre à mieux se connaître.
- Camps scouts après le génocide
Juste après le génocide des Tutsi, les scouts ont organisé des camps de jeunes dans le contexte de la réconciliation. Le contexte était très sensible, l’horreur laissait place à une société détruite de laquelle il fallait se relever. Ils ont organisé des camps autour de reconstruction de maisons de personnes rescapées, de bâtiments, pour que la reconstruction ait un aspect tangible. Pendant les camps, des grands témoins étaient invités à témoigner et à permettre d’ouvrir la parole après la violence du génocide.
Le Centre de Formation et de Documentation, CFD
Le Centre de Formation et de Documentation de l’Église presbytérienne du Rwanda est fondé en 1996, peu de temps après la fin du génocide des Tutsi. Le centre a été créé pour contribuer à l’unité nationale mais également pour reconstruire une structure religieuse qui puisse accompagner la population. En effet, beaucoup de responsables religieux sont partis pendant le génocide ou sont morts : il fallait alors reformer une nouvelle cohorte de responsables religieux.
- Comité national du dialogue islamo-chrétien :
Dès 1997, le CFD organise des rencontres entre des responsables religieux protestants, catholiques et musulmans et finit par créer le comité national du dialogue islamo-chrétien.
- Séminaires
Le CFD organise des séminaires sur différents sujets comme la foi ou la réconciliation. L’objectif de ces séminaires est de rappeler aux participant·es qu’elles et ils sont rwandais·es avant tout et également enfants de Dieu.
- Création d’outils pédagogiques
Le CFD crée également des outils pédagogiques pour vulgariser pour le grand public des sujets complexes liés au génocide.
- Groupes de femmes
Le CFD coordonne également un groupe de femmes chrétiennes et musulmanes. Ce groupe met en place des événements de dialogue et des actions communautaires.
- Groupes de jeunes
Le CFD propose également à des jeunes de différentes religions des activités communes (sports, clubs, associations).
- Le repas amical
Le CFD met en lien des familles de différentes religions pour qu’elles se rencontrent plusieurs fois et apprennent à se connaître.
- Ateliers de sensibilisation
Le CFD organise des ateliers de sensibilisation dans les écoles et dans les universités. Les intervenant·es sont toujours de différentes religions.
Ibuka
Créé en décembre 1995, Ibuka est un collectif de 15 associations qui font mémoire du génocide des Tutsi. Le collectif a été créé pour être la voix des rescapé·es du génocide et les représenter dans différents domaines afin de réclamer la justice.
Le génocide des Tutsi a non seulement mené à la mort de 800 000 à 1 000 000 de personnes, mais a aussi tout détruit sur son passage (bétail, maison, infrastructures). L’association travaille donc à la reconnaissance puis à la réparation de tout ce qui a été détruit par les génocidaires.
Ibuka, c’est le cœur de la mémoire au Rwanda. Leur vision est que, pour prévenir et lutter contre le génocide, il est vital d’en préserver la mémoire. Ibuka réalise plusieurs actions : collecter des données et des témoignages autour du génocide, faire du plaidoyer auprès du gouvernement et améliorer les conditions de vie des personnes rescapées. Depuis sa création, Ibuka a accompagné plus de 30 000 personnes, octroyé des aides financières à plus de 107 000 étudiantes et étudiants et a également financé des projets générateurs de revenus.
Beaucoup d’institutions religieuses ont joué un rôle dévastateur pendant le génocide. Juste après le génocide, beaucoup ont d’ailleurs été le lieu du plus vil négationnisme, disant qu’il fallait oublier, laisser cette violence dans le passé. Certaines disent encore que ce n’est pas la responsabilité des Églises, mais des individus, mais il faut comprendre que ces individus représentaient les Églises, étaient les Églises. Ibuka continuera de travailler pour la reconnaissance de cette responsabilité. Après de grandes campagnes de plaidoyer et de sensibilisation, les églises sont aujourd’hui des lieux essentiels de vecteurs de mémoire pour leurs fidèles et certains responsables religieux ont participé activement à la réconciliation.
Commission Interconfessionnelle au Rwanda, IFC/Rwanda
La Commission Interconfessionnelle au Rwanda ʺIFC/Rwandaʺ a été fondée en 1998 pour mener une action commune autour du processus de l’unité et de la réconciliation du peuple rwandais. En 2000, les experts de la commission ont mené une enquête auprès des rescapés du génocide, des prisonniers libérés et des familles des prisonniers pour contribuer à la collecte de données sur le génocide et aussi comprendre les besoins des personnes rescapées et du pays. La vision de la commission est de voir toutes ces personnes vivre ensemble et en paix.
L’organisation travaille également à la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA, contre la pauvreté, mais aussi pour la protection des droits de l’enfant et du bien-être de la population. Enfin, la commission combat toute forme de terrorisme et d’idéologie du génocide.
- Séminaires de formation
IFC/Rwanda organise des séminaires de formation en faveur des publics cibles qui vivent la précarité après le génocide. Les formations concernent l’élevage, l’insertion économique, la mécanique et la construction.
- Chantiers de reconstruction de bâtiments
IFC/Rwanda organise des chantiers de reconstruction de bâtiments publics, de maisons, d’usines et autres grands projets de développement.
- Projet d’éducation civique
IFC/Rwanda forme la population rwandaise à la vie civique, aux élections, aux votes et à la démocratie.