Orchestre et chœur philharmoniques du Kosovo
L’Orchestre et le chœur philharmoniques du Kosovo rassemblent des musiciens et des choristes de différentes communautés présentes dans le pays. Cette diversité est conscientisée mais ils ne souhaitent pas en faire un argument de communication ou d’attraction de fonds européens, car leur caractère interreligieux est un simple miroir de la société et non un projet de façade. Pourtant à chaque représentation, les familles et proches des artistes se réunissent dans une salle de concert ou un lieu de culte, et ce partage de moments communs a permis de créer de véritables liens intercommunautaires dans leurs entourages.
Le chœur chante notamment des morceaux issus de différentes traditions religieuses, et a même crée un morceau mêlant chants orthodoxes, catholiques, juifs et adhan (appel à la prière musulman). Il se produit parfois dans différents lieux de cultes, à la fois pour profiter de leur acoustique particulière et pour faire passer un message fort : les artistes, à l’inverse des démarches politiques, ont la capacité de créer un lien entre les communautés.
Certains musiciens de l’orchestre sont également membres du « Balkan Chamber Orchestra », fondé par chef d’orchestre japonais Toshio Yanagisawa, qui réunit des participants de tous les pays et de toutes les communautés des Balkans. On y trouve notamment des serbes et des albanais, qui se sont produits dans plusieurs lieux symboliques du Kosovo et notamment à Mitrovica, la plus grande ville à majorité serbe du pays.
United Nations Mission in Kosovo – Working with Young People Office
La mission des Nations Unies au Kosovo promeut les jeunes comme des acteurs essentiels de la construction de la paix. L’organisation a crée la première Assemblée Jeunesse des Nations Unies, composée de jeunes de toutes les communautés du Kosovo, qui a proposé 50 recommandations pour la paix, parmi lesquelles : une représentation de jeunes avec une mixité de genres et appartenances communautaires dans les organes locaux et municipaux de décisions, la création d’une plateforme de partage d’histoires positives de coopération entre des jeunes de différents groupes ethniques, la mise en place de cours gratuits pour permettre aux jeunes de maîtriser toutes les langues du Kosovo et des formations pour contrer les effets de la propagande et des discours de haine. La mise en oeuvre de ces recommandations est aujourd’hui menée par 24 jeunes leaders du pays.
Le bureau de la jeunesse de l’UNMIK organise également un certain nombre d’activités réunissant des jeunes de communautés différentes, en lien avec des organisations locales. Il a par exemple mis en place un tour du Kosovo avec 25 participants, qui se sont rendus ensemble dans les territoires occupés par les serbes, les albanais, les goranis ou les roms pour en apprendre plus sur leurs différentes réalités locales et permettre un véritable échange interculturel.
United Youth Task Force
United Youth Task Force est née de la volonté de certains jeunes ayant participé à la première Assemblée Jeunesse des Nations Unies au Kosovo de veiller à la mise en œuvre des recommandations formulées par les participants. Depuis deux ans, l’organisation réunit des jeunes de différentes communautés du pays pour organiser des évènements réguliers qui leurs permettent de créer du lien et de favoriser les échanges interreligieux et interculturels. L’organisation est divisée en trois branches : « media and cooperation », « diversity » et « education ». Toutes les activités sont proposées et organisées en commun par des jeunes de moins de 35 ans, et doivent réunir au minimum deux ethnies ou religions différentes. Régulièrement, ils partagent des fêtes et des célébrations traditionnelles religieuses, et s’invitent dans leurs familles respectives pour le faire.
Cette année, United Youth Task Force a organisé un concours photographique « My Kosovo in one shot », pour lequel les participants devaient proposer un cliché de leur vie quotidienne. Ceux qui étaient sélectionnés pouvaient participer à un cours de photographie pour améliorer leur technique, et avaient ensuite la possibilité de recommencer leur photo après ces conseils. Les clichés ont été vendus au profit de leurs communautés respectives. L’organisation a également crée le « Kosovo Youth Fest », un festival qui rassemblait des jeunes portant les tenues traditionnelles de leurs communautés, présentant leurs cuisines, leurs musiques, et leurs pratiques artistiques pour rompre les barrières et dépasser les préjugés. La soirée « Under One Sky » a permis à des jeunes de différentes communautés de se réunir à Gracanica, une ville à majorité serbe, pour prendre un cours d’astronomie et observer le soleil, les planètes et les étoiles à l’aide d’un télescope. A la rentrée, United Youth Task Force proposera des cours gratuits de langue serbe à ses membres albanais, et des cours d’albanais à ses membres serbes, pour leur permettre de communiquer plus directement.
Regional Youth Cooperation Office of the Western Balkans
Le Regional Youth Cooperation Office (RYCO) a été crée en 2016 suite à la signature d’un accord entre les 6 premiers ministres d’Albanie, de Bosnie-Herzégovine, du Kosovo, du Monténégro, de la Macédoine du nord et de la Serbie. Inspiré par l’Office franco-allemand pour la jeunesse, RYCO finance des projets qui font avancer la réconciliation et la coopération dans les Balkans et propose des programmes d’échanges au sein de la jeunesse. Le conseil d’administration est composé de 6 membres des gouvernements des pays fondateurs et de 6 jeunes, et chacune de ses décisions doit être prise au consensus. RYCO collabore avec des associations de la société civile et des écoles du secondaire pour développer des programmes sur le dialogue interculturel, la mémoire et l’influence politique des jeunes. L’Office soutient par exemple Sport4Youth, un projet qui rassemble des adolescents albanais, serbes, ashkalis, bosniaques, turcs et roms derrière la pratique et les valeurs du sport.
Gaia Kosovo
Gaia travaille sur les pratiques écologiques comme moyen de construire du lien social. Depuis deux ans, ils rencontrent et créent des partenariats avec des projets de permaculture pour sensibiliser en commun des jeunes de communautés différentes à cette pratique. Ils ont également organisé un tour du Kosovo à vélo pour des jeunes de tous les milieux, qui ont été ensemble visiter les lieux de leurs pays les plus impactés par le changement climatique ou les désastres écologiques.
Les volontaires de l’association, issus de toutes les ethnies et religions représentées au Kosovo, ont également la possibilité de s’engager pour l’éducation, notamment celle des enfants de la communauté Rom de Gracanica, en grande précarité. Depuis trois ans, un centre permet aux jeunes et adolescents de venir chaque jour apprendre les mathématiques, la littérature ou l’anglais, et de s’ouvrir à des pratiques artistiques telles que la musique, le théâtre, la photographie ou le montage de vidéos.
Gaia travaille également à Mitrovica, la plus grande ville à majorité serbe du Kosovo. Ils ont crée un réseau avec des associations culturelles et pédagogiques dans différentes parties de la ville, qui permet l’organisation d’évènements groupés avec des populations différentes, notamment serbes et albanaises. La dernière activité en date, « Mitrovica, City of Diversity » était une foire organisée avec différents stands de musique, couture, permaculture, travail du bois, ou encore cuisine du pain. On y trouvait des performances artistiques dansées qui revenaient sur le passé récent du pays, la guerre, et invitaient les participants à rejoindre les danseurs pour travailler sur leur vision d’un avenir commun.
Organization for Security and Cooperation in Europe Mission in Kosovo – Human Rights Office
Le Bureau des Droits de l’Homme de l’OSCE au Kosovo travaille en particulier à la protection des droits des communautés, à la valorisation du patrimoine culturel et religieux et à la promotion des politiques en faveur de la jeunesse.
Cette année, l’OSCE a organisé un camp rassemblant des jeunes étudiants en architecture issus de différentes communautés pour contribuer à la reconstruction du patrimoine culturel du village de Letnicë/Letnica, dans le sud du Kosovo. Les étudiants ont été divisés en deux équipes : la première était chargée de restaurer un moulin du XIXème siècle, la seconde de mener des entretiens avec les habitants du village et de réunir la documentation nécessaire pour créer un plan de développement du tourisme local fondé sur la mise en valeur du patrimoine culturel.
L’OSCE a également accompagné les habitants du village de Staro Gracko/Grackë e Vjetër vers le nettoyage et la réhabilitation de leur cimetière orthodoxe. Le village est à majorité albanais, la municipalité prétextait donc un manque de moyens pour l’entretien du cimetière, qui tombait en ruine. L’OSCE a financé sa rénovation, portée par un groupe d’habitants du village, serbes et albanais. Les participants albanais ont même eu l’idée de vendre l’ancienne barrière qui entourait le cimetière pour financer la rénovation des tombes en plus mauvais état. La collaboration des citoyens serbes et albanais, orthodoxes et musulmans, autour de ce projet a permis d’améliorer considérablement les liens entre les communautés dans le village. Le projet a été reproduit depuis dans d’autres municipalités du Kosovo.
Kosovo Women’s Network
Le Kosovo Women’s Network promeut les droits des femmes au Kosovo, sans barrières ethniques, politiques, religieuses, d’orientations sexuelles ou d’éducation. Le réseau rassemble plus de 140 organisations membres et partenaires, autour de différentes revendications féministes liées à la lutte contre les violences sexuelles, la présence des femmes dans les organes de décision politique, le droit à la couverture santé pour les femmes ou le renforcement de leurs capacités économiques. Les organisations membres sont issues de différentes régions du Kosovo, et tous les groupes ethniques du pays sont représentés. Le Kosovo Women’s Network permet à ses membres d’échanger leurs bonnes pratiques, et s’engage également dans la recherche et le plaidoyer politique pour faire avancer la connaissance des discriminations vécues par les femmes. Le réseau accompagne le mouvement de libération de la parole qui a débuté l’an dernier au Kosovo pour dénoncer les violences sexuelles dont ont été victimes les femmes de toutes les communautés lors de la dernière guerre.
Monastère orthodoxe de Draganac
Le monastère de Draganac est l’un des lieux les plus emblématiques pour la communauté orthodoxe serbe. La plupart des moines qui y vivent ont connu la guerre au Kosovo dans les années 1990, et certains ont contribué à cacher et protéger tout citoyen qui leur demandait de l’aide, y compris des musulmans albanais poursuivis par les serbes. Aujourd’hui, la communauté a appris la langue albanaise et est respectée par une large majorité de la population. Le monastère de Draganac accueille des groupes de volontaires mixtes, serbes, albanais, américains ou européens, pour aider à l’entretien du site ou à la préparation de fêtes religieuses. Les ressortissants de toutes les communautés ayant pris parti au conflit peuvent donc partager un moment de vie et s’approprier ce patrimoine qui devient commun.