Tout a commencé avec des Burek (oui, on ne s’en lasse pas). Nous avions rendez-vous à 9h avec Vjeko pour petit-déjeuner dans le centre-ville avant notre premier rendez-vous. Encore de belles émotions gustatives pour notre dernier jour dans la capitale bosnienne. Ce premier rendez-vous nous a donné l’occasion de rencontrer un monsieur que l’on n’oubliera pas de si tôt. Jacob Finci est le représentant de la communauté juive bosnienne. Au travers de ce rendez-vous, on a compris que la communauté juive a joué un rôle particulier pendant la guerre. Considérée comme une communauté neutre, elle a assuré gratuitement le maintien de services essentiels pour les Sarajeviens. Pharmacies, restaurants, Jacob à même personnellement organisé le transfert de personnes et de biens pendant que la ville était en siège. Une anecdote qui nous a particulièrement marqués : la communauté a travaillé avec un pharmacien palestinien pour que celui-ci distribue gratuitement des médicaments dans un hôpital près de l’aéroport. C’est cette collaboration particulièrement symbolique qui a permis à de nombreux Bosniens d’avoir accès à des médicaments pendant la guerre. Cette rencontre nous a permis d’entendre de nombreuses histoires fascinantes que nous avons pris de soin le bien enregistrer !
Après ce rendez-vous, nous avons retrouvé Daniel et Emina de Youth For Peace pour aller manger une bonne salade, également en compagnie de Vjeko. Après quatre jours de Burek, Cevapi et Ustipci, on avait vraiment besoin de manger des légumes !
Pendant le repas on a réalisé que Sarajevo nous a permis de vraiment faire de belles rencontres. Tout de suite après, nous avons donc interviewé Vjeko dans un lieu qu’il affectionne particulièrement : le jardin de sa fille en plein cœur de la ville, à quelques mètres de la maison où sa mère a grandit. Vjeko nous a livré un témoignage très sincère et inspirant sur sa vie en Bosnie. En tant qu’employé de l’organisation Peace Corps et Caritas, il a travaillé à la réunion des leaders religieux serbes, croates et bosniens après la guerre. En nous racontant sa première expérience en Serbie après la guerre, on a pu ressentir à quel point cette traversée lui a demandé un courage énorme pour dépasser son appréhension et ses peurs. Surtout que Vjeko a lui aussi une histoire singulière. Descendant d’une famille multi-religieuse et multi-nationale, il est d’origine croate et a épousé une Bosniaque. Un beau métissage qui lui permet d’être un fin connaisseur sur les questions de vivre ensemble et de construction de la paix.
Pour finir cette journée riche en apprentissages et en témoignages poignants, nous sommes rentrés à l’appartement pour ranger nos affaires et préparer les au-revoir que nous nous apprêtons à faire à Sarajevo. Demain, direction Mostar !
Floraine