L’Afrique de l’Est est composée de pays dans lesquels la situation religieuse est contrastée. La Tanzanie en est un bon exemple. En effet, l’islam et le christianisme se partagent les fidèles d’une façon presque équivalente. Sur une population de 49,3 millions d’habitants, 35% sont musulmans. L’islam est donc majoritaire. Les chrétiens sont à 31% catholiques et 30% protestants.
Ce presque parfait équilibre transparait également au niveau de l’Etat. En effet, huit fêtes religieuses sont reconnues dont quatre pour les chrétiens et quatre pour les musulmans. De plus, la tradition veut que la présidence de la République soit exercée tour à tour par un catholique et un musulman.
L’île de Zanzibar fait partie de la République Unie de Tanzanie même si elle est autonome, avec sa propre Constitution et son président. Sa Constitution garantit la liberté de religion de la même façon que la Tanzanie. Sur cette île, les musulmans forment l’immense majorité, avec 97% des deux millions d’habitants. Après les incendies de plusieurs églises, l’île connaît une montée des tensions entre les communautés religieuses. Ces tensions sont dues principalement à la montée d’un islam radical et à la création de l’organisation « Uamsho » (« réveil » en swahili) qui distribue des tracts contenant des menaces de mort contre les leaders religieux chrétiens de Zanzibar.
Pour tenter de freiner l’escalade des tensions et violences, plusieurs organismes ont mis en place des initiatives. L’Eglise luthérienne s’est engagée dans un dialogue interconfessionnel entre chrétiens et musulmans qui a abouti à la création de « tuwwamuta », un programme de résolution de conflits qui cherche à construire des rapports de confiance entre chrétiens et musulmans.
L’organisation internationale Religions pour la Paix est présente et très active dans le pays. Elle est également composée d’un réseau de femmes et d’un réseau de jeunes pour tenter de sensibiliser un large public à la nécessité d’un dialogue entre les communautés.