JournalSaison 4

Un dimanche à Decani

BIP BIP BIP BIP ! 


Cette sonnerie de réveil n’a pas été des plus agréables il faut le dire ! Après une douche express, nous avons rendez-vous avec Philippe à 6h30 pour nous rendre au monastère de Decani. Une fois de plus, la chance est avec nous, Philippe doit se rendre près du Monastère pour visiter des amis, il a donc proposé de nous amener. Après près de deux heures de route, une pause café et une mini sieste, nous arrivons devant la KAFOR, la mission de l’OTAN qui protège le monastère. C’est un sentiment assez étrange de devoir passer une barrière de contrôle et de justifier notre venue pour visiter un lieu de culte, mais comme tout ce que nous avons vu depuis notre arrivée ici, ça se justifie avec le contexte ! 


Le trésor de Decani 

Nous rentrons dans le monastère et devons laisser nos sacs à l’entrée, tant pis pour les videos…! Lorsque nous arrivons, l’office a commencé depuis peu, Philippe nous dit au revoir car il est temps pour lui de rejoindre ses amis, et un moine nous fait signe de rentrer dans l’Eglise pour écouter l’office. Les femmes sont du côté gauche et les hommes du côté droit, l’allée centrale est dégagée pour laisser passer les moines et les pères. Nous sommes extrêmement chanceux car un coeur Bizantin chante pendant la messe. Il faut imaginer leurs voix qui résonnent dans cette Église qui compte 4000m2 de fresques, c’est magnifique. Après une heure et demi d’office, le père Ilarion nous fait signe d’aller dans une salle de réception ou visiblement tout le monde se rend. À notre arrivée, on nous propose un verre de rakia, un alcool typique des Balkans qui déchausse les dents (rappelons qu’il est 10h du matin). Le père Ilarion nous rejoint et nous entamons une discussion qui durera près de deux heures. Il nous explique que pendant la guerre, il est resté au monastère de Decani. Ils ont accueilli des Albanais pendant que le village était bombardé. Quand il parle du conflit, il dit qu’il y a des coupables et des victimes de tous les côtés, et que l’utilisation d’armes c’est toujours une catastrophe. Il a conclu en nous parlant de l’importance de la rencontre et de la communication avec l’altérité pour pouvoir avancer et créer des liens. 


De Decani à Prizren


Un lever aux aurores et une rakia plus tard, nous avions vraiment besoin de manger quelque chose ! Heureusement, les moines nous ont fait signe de nous joindre à eux pour le repas de midi. Un repas (végétarien héhé) pleins de délicieux légumes, exactement ce dont nous avions besoin. Après ce repas, nous prenons une photo souvenir avec le père Ilarion, puis un moine nous a raccompagnés au village de Decani pour que nous puissions prendre le bus ! Le village de Decani est un village Albanais, nous avons pris l’habitude de dire bonjour en anglais lorsque nous rencontrons quelqu’un pour éviter de l’offenser si nous sommes devant un serbe et que nous parlons albanais ou inversement ! Des personnes nous indiquent que le prochain bus passe dans une heure, nous profitons de ce temps pour discuter de la manière dont nous allons expliquer le contexte du Kosovo dans notre prochaine vidéo… et c’est pas une mince affaire. Le bus que nous prenons nous amène à Prizren, une des plus grandes villes du Kosovo, connue pour son architecture Ottomane et son côté pittoresque. Cette ville a des airs de Bascarsija, le vieux quartier de Sarajevo.  Il y a près de 37 mosquées et des dizaines d’églises qui sont presque côtes à côtes. Nous restons suffisamment pour prendre quelques vidéos et déambuler dans les rues de la ville avant de retourner à la station de bus pour rentrer à Pristina. À notre arrivée , nous rentrons travailler mais nous ne tardons pas tomber dans les bras de Morphée après cette longue et belle journée ! 


Floraine 

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