JournalSaison 4

Yeah man, on va dormir à l’évêché

“Yeah man” nous a répondu la dame de l’auberge quand nous lui avons demandé ce matin si nous pouvions rester une nuit de plus. “Yeah man” : tout le monde dit ça ici pour dire “ok”, j’adore. Mais bon, il va quand même falloir qu’on trouve une solution pour notre hébergement, parce que niveau budget on ne va pas pouvoir rester longtemps ici.

Ce matin, on décide donc d’agir. L’ambassade nous a donné le contact d’un évêque de confiance à Montego Bay, mais son mail ne fonctionne pas. Nous décidons donc d’aller directement à la cathédrale pour essayer de le rencontrer, et lui demander un peu d’aide. Impossible d’appeler un taxi pour une si petite distance, c’est à 10 minutes à pied de là où nous sommes. Même si nous ne sommes pas supposés marcher beaucoup dans la rue, nous réalisons que ce ne sont que de grandes artères pour y aller et que nous sommes en pleine journée, nous décidons donc de marcher. Ça fait du bien de voir un peu la ville à pied, malgré les regards masculins toujours très désagréables pour Floraine et moi.

En arrivant, nous passons devant une école où toutes les petites filles nous dévisagent. Des blancs dans cette partie de la ville, ce n’est pas courant ! Nous parvenons à rencontrer l’évêque dans son bureau, avec un monsieur qui travaille avec lui et qui vient des Fidji. Bula ! Vinaka Vakalevu ! Nous sommes très heureux de pratiquer notre basique vocabulaire fidjien. Nous présentons InterFaith Tour à l’évêque et la situation un peu compliquée dans laquelle nous sommes : les consignes de sécurité nous empêchent de demander à n’importe qui de nous héberger comme nous le faisons d’habitude. Heureusement, l’évêché a quelques chambres à disposition au dessus de l’hôpital : Shantelle, la manager de cet espace, est appelée à notre secours. Elle nous emmène visiter les chambres et nous réalisons avec soulagement que nous allons être super bien installés dans les jours à venir. Mission réussie ! Nous prenons rendez-vous pour venir avec nos affaires dès le lendemain matin. Avant de partir, l’évêque nous offre des “patties”, sortes de délicieuses tourtes à la viande que nous dégustons sur place.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans la rue pour acheter quelques bananes. Tout à coup, une voiture de police débarque à toute allure, et est à deux doigts d’écraser une jeune femme qui traverse la route. Les policiers en armes sortent en courant vers un magasin à côte de nous, un attroupement commence à se former et nous sentons qu’il est temps pour nous de ne pas trainer ici. Après une bonne salade à la maison, nous nous lançons dans une après-midi studieuse dans la salle commune de l’auberge. Rapidement, la boite de nuit qui se trouve juste en dessous rend la concentration compliquée, et c’est sur un air de Reggae que nous prenons notre dîner. Nous terminons la journée par un visionnage en équipe de “La vie scolaire”, le dernier film de Grand Corps Malade : on a adoré, on le conseille !

Adèle

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